Présidentielle 2022 : Les réseaux sociaux ont-ils fait l’élection ?

(Montage AFP)

Il s’est écoulé une semaine depuis le second tour de l’élection présidentielle 2022. Une élection présidentielle très souvent qualifiée d’abstraite ou mise au second plan étant donné l’actualité récente, en particulier la guerre en Ukraine. Une élection présidentielle dont l’équation présentait 3 candidats potentiellement qualifiables pour le second tour. Une élection présidentielle où les réseaux sociaux étaient considérés comme un facteur déterminant, pouvant ainsi faire basculer les résultats. En effet, ces nouveaux moyens de communication sont aujourd’hui omniprésents dans la stratégie politique des candidats. Les réseaux sociaux change la manière de communiquer et sont utilisés comme de précieux procédés pour atteindre directement les électeurs, dans leur vie de tous les jours. Les candidats ont ainsi pour but d’orienter, voire de manipuler, un avis ou une opinion en leur faveur. Il a donc été possible de voir Marine Le Pen chanter sur Tik Tok, Eric Zemmour annoncer sa candidature sur YouTube ou encore Jean-Luc Mélenchon en conférence sur Twitch ! Ceci, afin de toucher un plus large public, en particulier les plus jeunes votants qui se désintéressent de plus en plus des médias classiques. Cependant, on peut se questionner sur l’utilisation des réseaux sociaux et donc de l’emploi du big data pour le compte d’un candidat. L’usage de données récoltées par les militants dans le but de convaincre l’auditoire français indécis est également questionnable aux vues de certaines techniques mises en place, pas toujours très honnêtes et transparentes.

Un ciblage d’électeurs indécis

Depuis certains scandales, il est, en effet, tout à fait normal de se demander comment sont récoltées et utilisées nos données dans le but d’influencer nos futurs choix électoraux. Rappelons l’esclandre du dossier Cambridge Analytica qui en 2015 avait recueilli les données de près de 87 millions d’utilisateurs de Facebook via une application externe (Business Insider, 2019). Des données personnelles ont été récoltées, comme les lieux de vie ou encore les pages que les utilisateurs suivaient, dans l’optique de créer des profils psychologiques, analysant les caractéristiques et les traits de personnalités des utilisateurs concernés. On sait que ces informations ont ensuite été traitées dans le cadre de la présidentielle de 2016 aux Etats-Unis qui a vu Trump se faire élire (Les Echos, 2018). Tout cela, sans le consentement des utilisateurs. Ces pratiques sont aujourd’hui abordées en France de manière précautionneuse par les politiques suite à ce scandale mais aussi aux lois instaurées, en 2018, sur le RGPD et la protection des données. Pour cette campagne 2022, Anaïs Théviot, maîtresse de conférence en sciences politiques, mentionne l’utilisation de logiciels comme Nation Builder qui permet de proposer un ciblage efficace de la communication des campagnes électorales pour influencer et inciter les potentiels électeurs à voter pour le candidat en question. Un ciblage basé sur des données recueillies via les réseaux sociaux et les données de l’INSEE (France Culture, 2022).

Le paysage des candidats suivis sur les réseaux sociaux

Un outil stratégique

Les réseaux sociaux ont joué un rôle primordial dans la campagne présidentielle française 2022 : ils ne sont plus seulement un outil de communication à destination des jeunes générations, mais bien un outil stratégique, tel une porte d’entrée pour susciter les votes envers un candidat en particulier. Véritable moyen de désintermédiation, il permet au candidat de rentrer directement en contact avec un électorat potentiel sans passer par le biais de médias classiques. Les candidats, et en particulier ceux des partis extrêmistes, sont ainsi moins exposés à la censure potentielle ou l’analyse orientée des journalistes politiques. Avec cet outil, les candidats peuvent désormais discuter avec leur électorat et plus seulement communiquer. Fabienne Greffet, maîtresse de conférences en science politique, mentionnait même : « l’espace télévisé n’est plus l’espace naturel où va se déployer la campagne » (Ouest France, 2022). Et pour atteindre le plus grand nombre de personnes, il faut être capable de se déployer rapidement, et ce, peu importe les moyens, comme le soutenait Samuel Lafont chargé de communication et de stratégie numérique pour le compte de la campagne d’Eric Zemmour. Des moyens légaux certes, mais pouvant être qualifiés de peu éthiques. Vincent Bresson, journaliste et auteur de l’enquête en inflitré dans la campagne de Zemmour « Au cœur du Z», dénonce des aspects difficilement avouables des stratégies numériques mises en place via les réseaux sociaux. La réécriture continuelle de la page Wikipédia du candidat Zemmour cherchant ainsi à minimiser ses positions extrémistes, en est un parfait exemple, lorsqu’on sait que sa page Wikipédia était une des pages francophones les plus consultées pendant la campagne présidentielle. Un autre phénomène s’est fortement développé sur les réseaux sociaux pendant cette campagne : l’astroturfing. Pour rappel, l’astroturfing est le fait de donner l’impression qu’il y a une prise de décision ou d’action collective spontanée sur un sujet en particulier, alors que celle-ci a été effectuée de manière coordonnée. Vincent Bresson met en exergue l’utilisation de messagerie cryptée sur lesquelles les équipes de campagne d’Eric Zemmour, et probablement celles des autres candidats, encourageaient les militants à lancer, par exemple, un hashtag, qu’ils devaient poster ou partager sur les réseaux. Les équipes des candidats leur envoient du contenu à copier-coller comme des textes, des photos ou des vidéos, et les incitent à les repartager de manière faussement spontanée, dans le but de se rendre visible. Le hashtag se retrouvera alors placé en top tweet et sera visible, likeable et partageable pour les autres utilisateurs, contribuant ainsi à l’effet astroturfing. Les médias classiques peuvent parfois même s’emparer de l’information sans avoir conscience de la mécanique artificielle, puisque floués par l’effet astroturfing, et ainsi la diffuser sur des médias plus classiques comme la télévision. L’astroturfing est particulièrement observable sur les groupes Facebook dont les intérêts n’ont aucun rapport avec la politique, mais dont les membres sont d’éventuels prospects. Après s’être infiltrés dans ces groupes, les militants partagent du contenu dans le but de voir celui-ci être relayé. Une technique de référencement a également pu être établie : un moteur de recherche appelé « Zemmour pour tous » qui permet de rechercher des vidéos, toutes hébergées sur Youtube, où intervient Eric Zemmour. L’algorithme de référencement de Youtube (SEO) intègre alors les recherches de ces vidéos en associant aux vidéos un mot clé rentré sur le moteur de recherche. Cela permet d’avoir en recommendation sur YouTube des vidéos d’Eric Zemmour, dès lors qu’on rentre le mot clé sur la plateforme.

Une croissance particulièrement forte chez Eric Zemmour

Une question d’adhésion

Toutes ces techniques constituent la première étape du déroulé d’une élection sur les réseaux sociaux, l’objectif étant de susciter la curiosité et l’intérêt des potentiels électeurs et des indécis. Le principal but de cette étape est de faire connaître le candidat en question et que les français en parlent. Ce qui a été le cas pour tous les protagonistes au moment de leur annonce de candidature. L’attrait des utilisateurs peut être mesurable en regardant les statistiques des réseaux sociaux, comme le nombre de followers, de likes ou de partages. Une mesure qui a démontré que les moyens déployés par l’équipe de campagne d’Eric Zemmour ont été efficaces, puisqu’il a multiplié par quatre sa base d’abonnés depuis septembre 2021 (Les Echos, 2022). Cependant, il faut garder en mémoire que des faux comptes peuvent être créés, dupliqués ou que des faux followers peuvent être achetés, pour influer sur les chiffres. Plus l’échéance de l’élection approche, plus les candidats doivent transformer cet intérêt en adhésion et donc en vote, ce qui constitue la seconde étape. L’adhésion se gagne avec une communication positive du candidat, en lui donnant une stature présidentiable grâce à deux ou trois points stratégiquement forts de son programme. Un très bon moyen de savoir si la stratégie arrive à établir une logique d’adhésion est, d’après Véronique Reille Soult spécialiste en communication et e-réputation, de regarder si la communauté adepte du candidat commence à pénétrer d’autres communautés en faisant passer ses messages (Ouest France, 2022). Les faux comptes et autres comptes fantômes n’auront donc aucun impact dans cette logique puisqu’ils seront inutiles pour communiquer envers d’autres communautés. Toujours dans cette logique d’adhésion, les réseaux sociaux peuvent aussi être employés pour décrédibiliser un candidat concurrent, à l’image des « Macron Leaks » en 2017 qui constituaient le piratage d’origine inconnue de plus de 20000 documents électroniques reliés à la campagne du futur président qui ont été rendus public quelques jours avant le vote du second tour (France Culture, 2022). Les réseaux sociaux se sont donc emparés très rapidement de l’information et ont amplifié sa propagation.

Les réseaux sociaux ne servent pas uniquement à suciter l’intérêt, ils s’inscrivent également dans une logique d’adhésion des électeurs pour un candidat.

Pour conclure, les réseaux sociaux ont eu une place importante dans l’élection présidentielle puisque la grande majorité de la population française se renseigne aujourd’hui via internet et notamment les réseaux sociaux. Tout l’enjeu de la stratégie d’une campagne numérique est d’être présent là où les électeurs se trouvent pour tenter de récolter le plus de voix possible. Néanmoins, cela n’aura pas forcément renversé la tendance pour cette élection car certains candidats n’ont pas réussi à transformer l’intérêt suscité en adhésion, puis en vote. Dans des situations de choix complexes, on ne se rapporte pas forcément à des choses de l’ordre du rationnel mais de l’ordre de l’affect (jeune, sympa, cool…), comme sur Instagram ou TikTok avec Macron se prenant en selfie vidéo ou Marine le Pen chantant du Dalida. Qu’on le veuille ou non, cela à un impact sur notre vote (Hugo Decrypte, 2022). Certains processus, passant souvent inaperçus, sont employés par les équipes de campagne pour influencer et de manipuler les choix des votants. Des techniques comme l’astroturfing encouragent le repartage d’une information, sans vérification de source, pour la rendre spontanée et ainsi renforcer sa crédibilité. Cette propagande via les réseaux sociaux sera une menace grandissante pour les futures élections, si nous n’éveillons pas la conscience des votants à l’égard des pratiques employées et si nous n’éduquons pas les électeurs sur les données qu’ils partagent, qu’ils likent ou qu’ils suivent. On constate que le débat ne porte plus principalement sur le fond mais sur la forme et que, entre punchlines et fake news, les réseaux sociaux sont adaptés à ce nouveau genre de communication. Une tendance qui va certainement s’accélérer sur les prochaines élections.

Chloé Sangiorgio

Références

AFP, (2022) . [EN LIGNE]. Disponible via : https://www.leparisien.fr/elections/presidentielle/presidentielle-2022-comment-les-reseaux-sociaux-bousculent-la-campagne-31-10-2021-3OVRHGGXUFANNI6IWXWXXBZHX4.php [Accedé le 1 Mai 2022].

Bresson, V., 2022. Au cœur du Z. ed. Goutte d’or.

Corsan, O., (2022) . [EN LIGNE]. Disponible via : https://www.leparisien.fr/elections/presidentielle/presidentielle-2022-comment-les-reseaux-sociaux-bousculent-la-campagne-31-10-2021-3OVRHGGXUFANNI6IWXWXXBZHX4 [Accedé le 1 Mai 2022].

Grandin, J., 2022. La présidentielle se joue aussi sur les réseaux sociaux. Les Echos, [EN LIGNE]. Disponible via : https://www.lesechos.fr/elections/presidentielle/la-presidentielle-se-joue-aussi-sur-les-reseaux-sociaux-1399033 [Accédé le 27 April 2022].

Hasson-Fauré, N., 2022. Présidentielle 2022. « Comment les candidats à l’élection présidentielle utilisent-ils les réseaux sociaux ? ». Ouest France, [EN LIGNE]. Disponible via : https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2022-02-14/comment-les-candidats-a-lelection-presidentielle-utilisent-ils-les-reseaux-sociaux-65a2c6dd-dd8f-4d5e-bc28-5d305cf758ad [Accédé le 25 Avril 2022].

Hugo Decrypte, (2022). Le Master SIREN invite Hugo Decrypte. Université Paris-Dauphine, 26 Avril 2022.

Ma, A. et Gilbert, B., 2019. Facebook understood how dangerous the Trump-linked data firm Cambridge Analytica could be much earlier than it previously said. Here’s everything that’s happened up until now.. Business Insider, [EN LIGNE]. Disponible via : https://www.businessinsider.com/cambridge-analytica-a-guide-to-the-trump-linked-data-firm-that-harvested-50-million-facebook-profiles-2018-3?r=US&IR=T [Accédé le 25 Avril 2022].

Philipps, G., 2022. Les réseaux peuvent-ils destabiliser l’élection ?. France Culture, [EN LIGNE]. Disponible via : https://www.franceculture.fr/politique/presidentielle-2022-les-reseaux-peuvent-ils-destabiliser-lelection [Accédé le 27 April 2022].

Rousset, A., 2018. Comment Cambridge Analytica a repéré les électeurs de Trump grâce à leurs vêtements. Les Echos, [EN LIGNE]. Disponible via : https://www.lesechos.fr/elections/presidentielle/la-presidentielle-se-joue-aussi-sur-les-reseaux-sociaux-1399033 [Accédé le 27 April 2022].

Saltiel, F et Théviot, A,. 2022. Les réseaux sociaux peuvent-ils faire basculer une élection ?. Le meilleur des mondes. [Podcast]. [Accédé le 22 April 2022]. Available from: https://www.franceculture.fr/emissions/le-meilleur-des-mondes/les-reseaux-sociaux-peuvent-ils-faire-basculer-une-election.

Tran, S., 2022. Présidentielle 2022. « L’espace télévisé n’est plus l’espace naturel où va se déployer la campagne ». Ouest France, [EN LIGNE]. /, /. Disponible via : https://www.ouest-france.fr/elections/presidentielle/presidentielle-2022-l-espace-televise-n-est-plus-l-espace-naturel-ou-va-se-deployer-la-campagne-e1300368-7308-11ec-b5e2-f1d665483d2a [Accédé le 25 Avril 2022].

Des médiations par dispositif mobile pour inciter les jeunes à se rendre aux urnes ?

A quelques mois seulement de l’élection présidentielle, des études montrent que l’abstention pourrait atteindre un taux record, particulièrement chez les jeunes.[1] Face à ces sondages alarmants, certains dispositifs ont été créés pour inciter les jeunes à se rendre aux urnes. Tous s’inscrivent dans une logique médiatique qui cible les applications mobiles ou réseaux sociaux, majoritairement utilisés par les 18-25 ans.[2]

Une application ludique qui permet de savoir pour qui voter … 

Parmi eux, Elyze, a dépassée en 15 jours le million d’utilisateurs[3] et se trouve désormais en tête des téléchargements dans la catégorie « News » en France sur iPhone, devant Doctolib, TikTok ou encore WhatsApp Messenger.[4] L’application devenue virale, tente de réconcilier les jeunes avec le vote en les aidant à trouver quel candidat ou candidate correspond au mieux à leurs convictions. Elyze propose une solution qui se veut apolitique et neutre afin d’éclairer les utilisateurs quant aux divers programmes des candidats à l’élection présidentielle. Le « Tinder de la présidentielle » : c’est comme cela qu’un des co-fondateurs d’Elyze (Gaspard G) résume l’ambition de l’application qui reprend le fameux swipe à droite ou à gauche pour marquer son adhésion ou non avec les différentes propositions. L’utilisateur a aussi la possibilité de cliquer sur l’émoji pensif (🤔) au centre, pour ne pas se prononcer. Après avoir donné ses accords ou désaccords à plusieurs propositions, un classement est établi permettant de découvrir le top 3 candidats de l’utilisateur.

En ciblant l’application mobile, Elyze s’adapte au mode de consommation de contenu des jeunes, qui désertent les médias traditionnels, et rend plus accessible les débats et les questions qui agitent la sphère politique. L’interface claire, simple et ludique, fait de l’application un bel outil pédagogique.    

…mais qui n’est pas à l’abri des critiques

L’application, placée sous le feu de projecteurs et de la Cnil, suscite malgré tout de vifs reproches. François Mari, un des fondateurs se livre : « On a été dépassé par le succès de l’application ».[5] 

Certains utilisateurs regrettent une simplification jugée excessive face à la politique, un sujet pourtant profond et sérieux. En effet, le classement top 3 est suggéré après avoir répondu à seulement 25 propositions. Bien que le caractère réducteur de l’application lui ait été reproché, le concept fait globalement l’unanimité.[6] En revanche, les failles de sécurité, la favoritisme et les données personnelles récoltées par l’application sont des maladresses qui ne sont pas passées inaperçues auprès des internautes. Les quatre jeunes fondateurs et co-fondateurs n’ayant pas anticipé l’ampleur et la rapidité de leur succès, sont rattrapés par des problématiques d’ordre technique et légal.

Une application imparfaite …

Une faille dans l’algorithme en cas d’égalité des candidats portait à confusion quant à la neutralité d’Elyze. En acceptant les 367 propositions, l’utilisateur est d’accord avec 100% des programmes de tous les candidats, pourtant, au lieu d’afficher une égalité parfaite, Macron est inscrit en tête du classement. Jean-Luc Mélanchon a immédiatement réagi en dénonçant un traitement de faveur.[7] L’erreur a été signalée et corrigée dans la foulée. Une fonctionnalité « ex-aequo » est intégrée à la prochaine mise à jour. 

En outre, Mathis Hammel, expert en cybersécurité, a soulevé une faille informatique qui portait atteinte à la sécurité de l’application, elle aussi d’ores et déjà corrigée. Il indiquait avoir « trouvé dans le logiciel un moyen de modifier complètement les programmes politiques affichés par l’application sur les téléphones de tout le monde ».[8] Défaut qui aurait pu être utilisé par des personnes malveillantes à des fins de manipulation politique. Par souci de transparence le code de l’application est désormais disponible en Open Source, d’autres informaticiens pouvant ainsi vérifier le fonctionnement de leur algorithme. 

… qui récolte des données sensibles 

Le genre, le code postal et la date de naissance étaient jusqu’à présent les trois informations que les utilisateurs renseignaient dans l’application permettant de créer une gigantesque base de données.[9] Le risque face à la vente de ces données à des partis politiques ou entreprises a attisé les critiques. La CNIL se porte sur le sujet afin d’infliger des sanctions si violations au RGPD (règlement général sur la protection des données) viennent à s’avérer.[10] Selon l’article 9 du RGPD «le traitement des données à caractère personnel qui révèle les opinions politiques» est interdit. D’après le Communiqué de presse d’Elyze, les données collectées, en plus d’être facultatives et anonymes seront supprimées dès la prochaine mise à jour afin de dissiper toute inquiétude. [11]

Force est de constater que malgré tout, l’application a déjà suscité un vif intérêt chez les jeunes face à l’élection présidentielle à venir, signe de bonne nouvelle pour la démocratie. 

D’autres dispositifs pour informer les jeunes 

L’un des co-fondateur d’Elyze ne s’arrête pas là, Gaspard G propose également sur sa chaine youtube des séries de vidéos pour informer sur la présidentielle : « L’histoire de » propose des biographies propres à chaque candidat, « Face aux jeunes » présente une série d’entretiens avec des politiques. Déjà suivi par près de 250k abonnés, Gaspard explore de nouveaux formats dans le but de réconcilier les jeunes avec la politique. 

L’incontournable youtuber connu sous le nom de Hugo Décrypte, vient également de lancer « Mashup », une émission hebdomadaire qui se déroule sur Twitch. A la différence des courts résumés de l’actualité qui sont sa marque de fabrique, « Mashup » adopte un format long pour explorer l’actualité, notamment politique, plus en profondeur et laisser place au débat. Il souhaite également réitérer son format décryptage des programmes qu’il avait inauguré lors des dernières présidentielles mais cette fois pour l’élection 2022. En quelques minutes seulement, les idées phares de chaque candidat sont présentées, permettant ainsi d’informer les internautes dans les grandes lignes. 

Plus largement, YouTube devrait aussi mobiliser des youtubers connus pour qu’ils incitent leurs fans à se rendre aux urnes.[12]

Une ONG en partenariat avec WhatsApp pour lutter contre l’abstention 

L’ONG A Voté est également mobilisée pour lutter contre l’abstention chez les jeunes. D’après leur sondage, il s’est avéré que près de 7.6 millions d’électeurs seraient mal inscrits sur les listes électorales, et 5 millions ne seraient même pas inscrits, soit un total de 25% du corps électoral.[13] Ce phénomène qui touche principalement les jeunes, s’avère être une cause non négligeable de l’abstention. Pour faire face à ce problème d’ordre administratif, l’organisme lance une initiative en partenariat avec WhatsApp, l’application messagerie du groupe Meta (ex Facebook). En envoyant « bonjour » au numéro 06.22.26.69.50,[14] le chatbot propose aux utilisateurs de répondre à plusieurs questions dans le but de leur fournir des informations personnalisées pour les aider à s’inscrire sur les listes électorales. 

Courts résumés, interviews plus approfondis ou quizz ludiques, divers formats se développent sur les réseaux sociaux et applications mobiles pour permettre aux jeunes de s’informer comme bon leur semble. Redonner le goût de l’actualité aux jeunes en utilisant différents canaux de communication que les médias traditionnels, pourrait être une solution pour lutter contre l’abstention.

Le smartphone sera-t-il une arme pour re-mobiliser les jeunes ? 

Alice Dussech


Sources :

[1]Sondage d’actualité Odoxa, (2022, 14 Janvier). Les français et l’abstention à l’élection présidentielle 2022. Odoxa.

 http://www.odoxa.fr/sondage/si-la-campagne-ne-mobilise-pas-davantage-nous-nous-dirigeons-vers-une-abstention-record-au-premier-tour-de-lelection-presidentielle/

[2] Taux de pénétration des réseaux sociaux selon l’âge en France en 2018. Statista.

https://fr.statista.com/statistiques/480837/utilisation-reseaux-sociaux-france-age/

[3] Elyze.app, (2022, 15 Janvier). Instagram.

https://www.instagram.com/p/CYv0q3kMVmx/

[4] (2022, January 26). Top Apps on iOS, France, Overall, January 16. Appanie.

https://www.appannie.com/en/apps/ios/top/france/overall/iphone/

[5] Mathilde Roche, (2022, 18 janvier). Favoritisme, failles de sécurité, revente de données: que reproche-t-on à Elyze, le Tinder de la présidentielle?. Libération.

https://www.liberation.fr/checknews/favoritisme-failles-de-securite-revente-de-donnees-que-reproche-t-on-a-elyze-le-tinder-de-la-presidentielle-20220118_ZTS43TLQZBEHTE2I3IFOLNCBSM/

[6] Aurore Gayte, (2022, 13 Janvier). Futée ou biaisée : que penser de l’app Elyze qui vous aide à trouver pour qui voter ?. Numerama.

https://www.numerama.com/politique/815785-futee-ou-biaisee-que-penser-de-lapp-elyze-qui-vous-aide-a-trouver-pour-qui-voter.html

[7] Jean Luc Mélanchon. Twitter.

https://twitter.com/JLMelenchon/status/1481289829677682693

[8] Elyze, le Tinder de la présidentielle, et la gestion des données personnelles politiques.

https://www.franceculture.fr/numerique/elyze-le-tinder-de-la-presidentielle-et-la-gestion-des-donnees-personnelles-politiques

[9] Communiqué de Presse d’Elyze. Twitter.

https://twitter.com/ElyzeApp/status/1484089786273050625/photo/2

[10] Alice Vitard, (2022, 18 Janvier). Face aux accusations, l’application Elyze supprime les données personnelles de ses utilisateurs. L’Usine Digitale.

https://www.usine-digitale.fr/article/face-aux-accusations-l-application-elyze-supprime-les-donnees-personnelles-de-ses-utilisateurs.N1774537

[11] Communiqué de Presse d’Elyze. Twitter.

 https://twitter.com/ElyzeApp/status/1484089786273050625/photo/1

[12] Chloé Woitier, (2022, 14 Janvier). Présidentielle 2022: la tech appelée à la rescousse pour toucher les jeunes. Le Figaro.

https://www.lefigaro.fr/elections/presidentielles/presidentielle-2022-la-tech-appelee-a-la-rescousse-pour-toucher-les-jeunes-20220114

[13] Dorian Dreuil. Twitter.

https://twitter.com/ddreuil/status/1438083863566295043?lang=ar

[14] A Voté.

https://www.a-vote.ong/infos_elections

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