ANALYSE – Médias-Snacking

Les nouveaux médias et en particulier les médias sociaux ont changé le rapport des individus  à l’information. Un besoin d’instantanéité et la peur de rater une information (FOMO : Fear Of Missing Out) se sont développés.

Compte tenu du développement des TIC, de la multitude de supports qui s’offre à nous et de la mondialisation, la surinformation a fait surface suivie du média snacking.

Le terme de média-snacking est un terme marketing qui traduit une tendance chez le consommateur à picorer du média et à zapper très facilement.

Pour faire simple et imagé, il s’agit de consommer un contenu comme on consommerait un plat rapide. Cela revient à dire que le contenu doit être court tout en frappant l’essentiel, comme le ferait une image, une courte vidéo ou un texte avoisinant les 250/300 mots en moyenne.

Une infobésite qui engendre une malinformation (malbouffe informationnelle)

Infobésité : Il s’agit d’une corrélation entre l’information et l’obésité. L’infobésité est une surcharge informationnelle. Comment distinguer le vrai du faux dans cette pluralité de sources et de supports ?

Malinformation : comme la malbouffe, la mal-information est le résultat de nos propres habitudes de consommation.

Cette infobésite et cette malinformation entraînent surtout une confusion entre «  ingurgiter des informations » et s’informer. La confusion entre, d’une part, le temps passé à ingurgiter des informations et, d’autre part, le temps consacré à la recherche de l’information est très répandue. L’action brute (comme rester planté toute la journée devant une chaîne d’information en continu ou même l’Internet) remplace, et généralement annule, l’objectif recherché.

Une nouvelle consommation des médias

A l’heure de l’ATAWAD (Anytime, Anywhere, Any Device), nous sommes aujourd’hui de plus en plus nombreux à utiliser les terminaux mobiles à la maison, au travail, à toute heure de la journée. Cette tendance du média-snacking s’est naturellement introduite dans notre façon de consommer les médias. Nous voulons être au courant de tout et tout de suite, ce qui est impossible et ce qui signifie que nous allons grignoter de l’information un peu partout, sur tous les supports : télévision, radio, presse, internet.

Une génération hyperconnectée

Nombreux sont aujourd’hui les individus adeptes de l’hyper connectivité, ce phénomène des temps modernes qui fait de nous des personnes mobiles mais aussi et surtout à l’affût des actualités de dernière minute.

Le premier constat est que nous sommes tous hyper sur les réseaux sociaux, nous appartenons à une génération hyperconnectée : nous souhaitons de l’information en ligne, à la demande, en temps réel et surtout partout !

Une génération qui snobe avant tout les médias traditionnels pour aller vite et à l’essentiel à Consommation de type snacking, sans finalement avoir prit le temps de classer, hiérarchiser et analyser, « digérer » les informations ingérées. La convergence de toutes les technologies aiguise les appétits (Alain Busson, professeur à HEC).

Les médias ciblent les jeunes. Les médias traditionnels, les télé-sérieuses, les médias qui font de l’information essaient de toucher les jeunes avec celle nouvelle tendance.

On participe à un rajeunissement des audiences et de la population. Les médias s’adaptent è Obsolescence informationnelle

Rémy Rieffel dans « Sociologie des médias » se demande si l’actuelle surabondance des informations ne revient pas à désinformer le public… On ne traite plus l’exactitude des faits mais l’effet qu’il produit (volonté de créer le scoop, faire un « buzz », le principe même du marketing viral).

Nous pourrions alors parler d’une baisse de la concentration (économie de l’attention).

Actualité

  • Brief me, alertes / notifications, Twitter, le web participatif qui crée la malinformation
  • Discover de Snapshat qui produit de l’info. Quel est le lien entre le partage de photo privé et de l’information sérieuse ?
  • Création de buzz et du manque de contrôle : fausse mort de Martin Bouygues par l’AFP

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Soumaya Cassam Chenaï

 

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