L’évolution de la diffusion de contenus sportifs en OTT est-elle une menace pour les chaînes de TV payantes ?
Alors que le nombre de chaînes de
télévision a explosé au cours des dernières années, l’acquisition de contenu a
été l’une des stratégies clés utilisées par les chaines de télévision pour se
distinguer.
De tous les contenus diffusés à la TV, nous le savons, le sport fait les plus
larges audiences et influe fortement sur le nombre d’abonnés des chaines
payantes.
Le sport, à travers la publicité ou de par les ou d’abonnements, génère des revenus considérables pour les chaines de télévision et représente ainsi une importance majeure.
Aujourd’hui, de nombreux services de streaming sportifs cherchent à s’attaquer aux géants de la télévision à péage. La question que nous posons est de savoir si la diffusion en OTT va se développer au point de devenir une importante menace pour les chaines
L’OTT correspond à la distribution de contenu vidéo «au-dessus» des moyens distribution traditionnelles. Sur le plan technologique, l’OTT est la diffusion de contenu vidéo par le biais de connexions Internet haut débit fixe ou mobile.
L’émergence de la Major League Baseball en tant que diffuseur témoigne de l’importance que les ligues de sports accordent au potentiel de cette plate-forme de distribution permettant d’éliminer les intermédiaires.
Dans le cadre d’un contrat traditionnel, une organisation sportive accorderait ainsi une licence exclusive à un ou plusieurs partenaires pour la diffusion d’événements sportifs en direct. Cependant, les organisations sportives cherchent de plus en plus à réduire la portée des accords traditionnels dans le but de produire leur propre contenu et ainsi générer plus de gains.
De nos jours, les options de diffusion OTT en continu sont devenues un élément important du paysage sportif.
La Formule 1 à elle lancé son propre service OTT pour diffuser des courses sur plus de 20 marchés avec des prix variants de 8 à 12 dollars par mois. En France, La LFP avec la ligue 1 a récemment signé un accord de vente des droits médias avec DAZN au Brésil, un service OTT contre 5 millions € par an entre cette saison et 2021. L’accord a directement affaibli BeIN sport, qui cherche à s’attaquer au très porteur marché Brésilien. En effet, le grand nombre de joueurs Brésiliens du Paris Saint-Germain fait de la ligue 1 un championnat très recherché dans ce pays.
Au cours des derniers mois, nous avons pu également constater l’intérêt croissant des principaux acteurs de l’Internet concernant l’acquisition des droits de retransmissions en direct d’événements sportifs que ce soit à un degré national ou international.
Que ce soit pour accroître leur base d’utilisateurs ou pour fidéliser les utilisateurs existants, YouTube, Yahoo !, Twitter, Facebook et Amazon prévoient tous de s’imposer comme partenaires clés dans la distribution et la monétisation du sport. Amazon a par exemple pris la décision de diffuser en streaming les matches de la British Premier League. Ainsi, pendant trois ans, vingt matchs par an seront diffusés en exclusivité sur Amazon Prime. Amazon a également obtenu les droits de diffusion de l’US Open de Tennis dans le cadre d’un contrat de cinq ans à compter de l’US Open 2018.
Bien que leurs ambitions ne soient pas encore précises, certains de ces géants ont certainement assez de moyens pour faire facilement élever le prix des droits de plusieurs millions d’euros sur certains marchés. Cela pourrait mettre hors de portée certains médias linéaires qui, pour certains, souffrent déjà financièrement.
Si l’OTT devrait probablement devenir une solution crédible au fil du temps pour la retransmission en direct d’événements sportifs, les problèmes techniques liés à la distribution de flux vidéo de qualité, à la volonté de visionnage sur grand écran etc freine son développement. Pour le moment, la distribution OTT ne peut concurrencer complétement les chaines télévisées.
Le scénario qui semble se dessiner nous laisse apparaitre un rude combat financier et stratégique entre ces nouveaux acteurs du numériques et les chaines de télévision. A nous de de le suivre.
Charles Leconte.
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