digitalisation des boutiques

ANALYSE – La digitalisation des boutiques : l’utopique booster des ventes ?

Quinze ans après l’arrivée de l’e-commerce, les points de vente physiques accueillent toujours des clients. Pour autant, ils doivent tenir compte des nouvelles attentes du consommateur en matière de digital et se connecter pour suivre la convergence technologique : c’est ce que l’on appelle la digitalisation des boutiques.

La digitalisation du point de vente est l’adoption au sein d’un point de vente physique d’applications digitales permettant d’accroître l’efficacité commerciale et d’optimiser l’expérience client. C’est donc un lieu de vente physique équipé de dispositifs interactifs adaptés à un usage en magasin et connectés à internet. Les dispositifs digitaux sont intégrés au point de vente dans le but d’être utilisés par les clients mais aussi les vendeurs en magasin.

L’idée est donc, par la digitalisation, d’améliorer les ventes en valorisant les produits, en optimisant l’efficacité des vendeurs et en proposant de nouveaux services à leurs clients.

Cette volonté répond à un constat édifiant issu d’une étude réalisée en 2014 par Opinion Way: 87% des consommateurs recherchent l’information sur les sites marchands avant de finaliser leurs achats en points de vente. Par ailleurs, 75% utilisent leur mobile en magasin et 32% achètent un article sur internet dès lors qu’ils ne le trouvent pas en magasin. Ainsi, les consommateurs français seraient prêts à payer un peu plus cher pour des magasins moins obsolètes. C’est donc pour inciter les français à retourner en magasin, que certaines enseignes ont décidé de digitaliser leurs points de vente. C’est notamment le cas de la marque Karl Lagerfeld. Depuis 2012, une volonté de rebranding de la marque émerge. C’est à cette occasion que le créateur entreprend une refonte de la marque et développe des points de vente où le consommateur vit l’expérience de la marque. Le concept store Karl Lagerfeld doit donc obligatoirement refléter l’univers du créateur aux multiples talents. Il y intègre de nombreux dispositifs digitaux permettant aux visiteurs de s’immerger dans « le monde de Karl ».

Véritable instigateur de la digitalisation des boutiques, Karl Lagerfeld a inspiré d’autres marques de luxe telles que Ralph Laurent qui a mis à disposition de ses clients une vitrine connectée pour un shopping 24h/24, 7 jours sur 7 ou encore Sonya Rikel  qui propose, via une tablette ou un écran, de voir différents looks avec un produit qu’on a choisi.

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Quelque soit le mode d’achat, en ligne, sur mobile ou en magasin, le client lambda devient de plus en plus exigeant et attend une véritable expérience d’achat, quelque soit le canal utilisé. C’est d’ailleurs la problématique soulevée par Olivier Mathiot, le directeur marketing de PriceMinister.

Ainsi, il semblerait que l’objectif de la digitalisation des boutiques, initialement présenté comme moyen efficace d’améliorer les ventes, soit en réalité un prétexte qui répond en fait à une volonté de plaire au « client roi ». Par quels moyens ? En créant une nouvelle expérience pour ce dernier tout en lui facilitant le service et bien évidemment l’acte d’achat. La tablette tactile, entre autres dispositifs digitaux, devient alors le meilleur allié des enseignes : elle permet de ré enchanter l’acte d’achat en magasin et de fidéliser les consommateurs.

L’efficacité de la digitalisation quant à l’accroissement des ventes est certes douteuse ; mais il n’en reste pas moins qu’elle permet de récolter des données sur les clients en magasin. Dès lors, le digital, gadget en magasin, remplit quand même certaines fonctions très importantes en terme de marketing digital puisqu’il répond à une volonté unanime des enseignes : collecter de la data pour mieux cibler la clientèle.

Lara Levy
Sarah Zarka

 

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